Après le 12 février
Et maintenant, c’est avec nous !
13 février 2013
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Pas de modification des rythmes, sans l’accord des conseils d’école. Le report à 2014 doit permettre de retravailler le décret et sa mise en oeuvre.

Tout aurait pu commencer par une bataille des chiffres. Le ministère annonçait vendredi 36% de grévistes alors que les inspecteurs censés transmettre les chiffres étaient réunis à Paris. Pour le SNUipp les déclarations préalables département par département faisaient état de 58% de grévistes. Et dans les faits, l’appel à la grève lancé par le SNUipp pour le mardi 12 février a été un réel succès. Écoles fermées, défilés... la plupart des villes de France ont été touchées par la mobilisation pour réclamer le report à 2014 de la réforme des rythmes scolaires.

Reporter la réforme des rythmes en 2014

« Nous demandons que là où les conditions de réussite de la réforme sont réunies, c’est-à-dire là où toutes les parties prenantes – enseignants, parents, élus - sont d’accord, on puisse y aller pour 2013. Mais nous estimons que cela concerne seulement 14% des écoles, preuve que la réforme n’est pas mûre » a déclaré sur France Inter Sébastien Sihr, le secrétaire général du SNUipp. « Partout ailleurs, le report à 2014 doit être systématique » a-t-il indiqué. Si le SNUipp reste favorable au principe de la réforme, il redoute qu’aujourd’hui, « la priorité au primaire » se réduise à la seule question de faire classe le mercredi matin ou pas. « Le ministre a braqué tous les feux des projecteurs sur cet unique aspect, mais toutes les questions pédagogiques attendues par les enseignants sont mises sous le tapis » a déploré le secrétaire général du SNUipp. Ainsi en est-il de la révision des programmes, de la révision des dispositifs d’évaluation des élèves, de la baisse du nombre d’élèves par classe, de la refonte de la formation initiale et continue. « La priorité à l’école primaire ne doit pas être qu’un slogan. Nous souhaitons que l’engagement soit tenu pour que l’école avance ».

Éviter l’enlisement en sortant par le haut

En résumé, le SNUipp ne veut « ni statu quo, ni bricolage ! ». Il estime «  qu’à l’épreuve des travaux pratiques » les motifs d’inquiétudes ne manquent pas sur la réforme des rythmes. Quid des activités éducatives de qualité pour tous sur le temps périscolaire ? Qu’est devenu le rééquilibrage de l’année scolaire tendant vers une alternance de 7 semaines de classe pour 2 semaines de vacances ? Quant aux activités périscolaires développées sur le temps scolaire libéré par le raccourcissement des journées, la gratuité est devenue « facultative ». Pour le SNUipp qui constate « la déception de la communauté éducative », le décret sur les rythmes doit être réécrit pour être amélioré. Cela passe par une rencontre autour d’une même table des enseignants, des parents et des collectivités ; par la pérennisation des financements annoncés par l’État avec le fonds de 250 M€ pour 2013. Mais le SNUipp demande aussi la mise en place dès la rentrée 2013, d’une révision des programme avec la création rapidement d’une commission ad-hoc. « Il faut sortir de l’impasse, éviter l’enlisement car une réforme en échec, ou simplement fragilisée, risquerait de mettre en danger la priorité au primaire à laquelle nous sommes attachés », a martelé le SNUipp tout au long de cette journée d’action.

Voir :
- interview dans la manifestation parisienne

Lire aussi :
- la grève en rythmes