Education prioritaire : enquête auprès des sections départementales du SNUipp
5 juin 2010

Bilan des effectifs élèves en Education prioritaire : Une soixantaine de départements ont renseigné l’enquête.

Bilan des effectifs élèves en Education prioritaire :

- Une soixantaine de départements ont renseigné l’enquête.

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Les effectifs restent en moyenne plus élevés en maternelle qu’en élémentaire puisque dans de nombreux départements il est nécessaire d’avoir 30 élèves voire plus pour obtenir une ouverture (le seuil moyen d’ouverture en élémentaire est de 27).On constate en revanche que, malgré une tendance à se resserrer, il y a toujours un écart de deux points entre les écoles en éducation prioritaire, et les autres écoles, cet écart étant plus favorable aux maternelles (2,25) qu’aux élémentaires(1,65) sur l’échantillon


[*Rappel sur l’étude Piketty :

L’étude, réalisée par Thomas Piketty et Mathieu Valdenaire (École des hautes études en sciences sociales), utilise les données du panel primaire 1997 et du panel secondaire 1995 et exploite les discontinuités liées au franchissement des seuils d’ouverture et de fermeture de classes pour estimer l’impact des tailles de classes réduites sur la réussite scolaire.

Au niveau des écoles primaires, l’étude met en évidence grâce à cette méthode des impacts positifs nettement plus élevés que ceux supposés habituellement. Une réduction d’un élève par classe de la taille de CE1 conduit à une augmentation de 0,7 point du score obtenu par les élèves défavorisés aux évaluations de mathématiques de début de CE2. D’après ces estimations, la suppression de la légère politique de ciblage des moyens actuellement en vigueur en faveur des ZEP (taille moyenne des classes de 20,9 en ZEP, contre 22,8 hors ZEP) conduirait à une progression de 14 % de l’écart moyen de réussite scolaire entre écoles ZEP et non-ZEP. Inversement, une forte politique de ciblage (réduction supplémentaire de cinq élèves des tailles de classe en ZEP, à moyens constants) conduirait à une réduction supplémentaire de 46 % de l’inégalité de réussite scolaire.

En utilisant les mêmes méthodes pour les collèges et les lycées, cette étude met en évidence des effets statistiquement significatifs mais quantitativement plus faibles que dans le primaire. La suppression des ZEP aboutirait à une augmentation de l’inégalité de 10 % au collège et de 3 % au lycée, et une forte politique de ciblage (cinq élèves de moins en ZEP) conduirait à une réduction de l’inégalité de 22 % au collège et 4 % au lycée. Ces résultats indiquent que des politiques réalistes de ciblage des moyens peuvent avoir un effet considérable sur la réduction des inégalités scolaires, mais que ces politiques gagneraient probablement à se concentrer sur les plus jeunes élèves. Les résultats de cette étude n’engagent que leurs auteurs, et ne sauraient en aucun cas engager la DEP. Le ministère dans sa logique de non remplacement d’un fonctionnaire sur deux a poursuivi sa politique implacable de suppressions de postes sans tenir compte de cette étude.*]


Bilan des seuils d’ouverture pratiqués en EP :

Les seuils les plus élevés sont en dehors des zones d’éducation prioritaire : il apparaît que les écoles en EP ont un traitement plus favorable que les autres (de 4 à 5 points d’écart).

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- Formation continue

Sur les 36 sections qui ont répondu, seules 10 répondent positivement à cette question. Majoritairement, il s’agit de formation de moins d’une semaine. Cette formation concerne principalement le fonctionnement de l’éducation prioritaire et la liaison CM2/6ème.

- Postes à profil

23 sections ont répondu oui, 20 non et 22 sans réponse.

La question concernait les collègues travaillant dans les établissements d’EP : il s’agit d’enseignants supplémentaires (ou référents) 9, de secrétaires de comité exécutif 13 et accessoirement de directeurs d’écoles 7.

Deux sections indiquent que des adjoints peuvent être concernés, 9 se retrouvent dans la rubrique « autres » et signalent l’existence de postes à profil dans leur département pour les CPC, enseignants en prison, etc…

- Régime de décharge favorable

26 sections répondent par l’affirmative, 17 par la négative

60% des sections qui ont répondu ont donc un système de décharge plus favorable pour les directeurs d’école. ela signifie que 40% des sections ne bénéficient pas de régime de « faveur » alors que les partenaires sont plus nombreux que dans les écoles ordinaires et que plus de temps est nécessaire aux rencontres avec les différents partenaires de l’école.

- Conséquences de suppression/sédentarisation des postes RASED des RAR et des RRS

19 sans changement, 1 oui, 15 ont vu leurs moyens diminuer.

Plus de la moitié des écoles en EP (56%) a vu ses moyens maintenus, un seul département indique même que les moyens ont augmenté. Pour près d’une section sur deux (8 sur 20), cette stabilisation des moyens a pu se faire avec l’implantation de postes surnuméraires. Les écoles situées en zone d’éducation prioritaire ont donc été un peu plus épargnées que les autres écoles : c’est la reconnaissance de besoin d’aides spécialisées plus forts dans cette zone.

- Connaissance d’écoles qui devraient être classées en EP mais n’y sont pas

La quasi-totalité des sections répond de façon positive. (32 sur 33) ; cela concerne en moyenne une dizaine d’écoles par département avec une variation de 1 à 40 !
- 13 signalent qu’un changement est intervenu dans la population mais après l’établissement de la carte des ZEP
- 11 pointent le fait que ce sont les élus locaux qui ont refusé cette classification (dont 2 en zone rurale),
- 1 que c’est l’équipe pédagogique qui a refusé ce classement.
- 8 sections expliquent que cela est dû à des critères académiques trop restrictifs, notamment des écoles ayant des caractéristiques différentes de celles du collège Une situation d’écoles classées en RAR mais pas en ZEP est également signalée.

- Bilan des dispositifs RAR

- Au niveau académique : 13 sections ont répondu 3 oui, 10 non
- Au niveau départemental : 21 sections 8 oui, 13 non
- Au niveau des réseaux : 19 sections : 5 oui, 14 non

Majoritairement, ces réponses confirment le fait qu’il n’y a pas ou peu de bilan prévu.

Nous attendons toujours le rapport de l’Inspection Générale sur l’évaluation des RAR rédigé par Anne Armand qui devait être rendu public en décembre 2009 et qui, à ce jour, n’est toujours pas publié.

Les seuls bilans qui ont été portés à notre connaissance sont donc parcellaires.

Il serait intéressant que les sections départementales se procurent ces bilans auprès des IA et des recteurs pour que l’on puisse en faire une synthèse.