Dossier : "Primaire : Inventaire avant travaux"
Éducation prioritaire : Une promesse non tenue
27 août 2012

Les inégalités sociales et économiques de certains territoires impactent lourdement la réussite des élèves qui y sont scolarisés. L’éducation prioritaire, une urgente priorité !

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C’est l’une des difficultés de notre école : les élèves des zones d’éducation prioritaires ont en moyenne des résultats inférieurs à ceux des autres territoires. Les écarts tendent même à s’accroitre : à l’entrée en sixième, le pourcentage d’élèves en difficulté de lecture en éducation prioritaire est passé de 20,9 % en 1997 à 31,3 % en 2007, la moyenne nationale étant passée dans le même temps de 14,9 % à 19 % ! Les politiques passent, les difficultés s’accroissent pour tous et davantage encore pour les plus défavorisés. L’éducation prioritaire, c’est pourtant plus d’un million d’écoliers (17,8 % des élèves du primaire !) et un demi-million de collégiens (19,8 % des collégiens) répartis dans près de 8 000 établissements primaires et secondaires. Le chantier de réflexion sur l’école qui vient de s’ouvrir devra prendre en compte ces dimensions quantitatives et interroger sérieusement la complexité de ce qu’on appelle « difficultés scolaires » ou encore « échec scolaire ». Car la vérité, c’est que les ZEP créées en 1981 n’ont jamais bénéficié d’une véritable priorité et notamment en primaire.

Pour une remise à plat des dispositifs

La scolarisation des moins de trois ans a été réduite à la portion congrue suite aux suppressions de postes ces dernières années. Pire : être un écolier en éducation prioritaire ne donne pas un avantage déterminant en terme d’encadrement contrairement à un collégien. Si une classe primaire en ÉCLAIR comptabilise 22,2 élèves en moyenne (contre 23,8 hors ZEP), l’écart au collège est bien plus significatif, de 20,4 élèves en ECLAIR (contre 24,7 hors ZEP). Si les sigles (ECLAIR, RAR, RRS, REP, ZEP...) et les dispositifs (accompagnement éducatif, PPRE, CUCS,...) se sont accumulés au fil du temps, le système éducatif n’est ni plus juste ni plus efficace. L’assouplissement de la carte scolaire en 2007 a même encore aggravé les déséquilibres entre les établissements. Une redéfinition de l’éducation prioritaire est nécessaire (avec des bilans des politiques d’excellence, ÉCLAIR, RRS...) afin qu’elle soit réellement mise en œuvre pour réduire les disparités, mieux cibler les actions et former davantage les équipes enseignantes.

L’ensemble du dossier :

- Présentation du dossier
- Débattre, donner son avis
- Éducation prioritaire : Une promesse non tenue
- L’argent de l’école : inégalité des territoires
- Les cycles ça ne tourne pas rond !
- Formation : Doit mieux faire
- Handicap : le bilan positif de la loi de 2005
- Maternelle : une école à la peine
- Primaire : Un sous-investissement chronique
- « Sortir du cercle vicieux de la difficulté scolaire »