Alors que dans de nombreuses académies, le prometteur dispositif "maitres plus" est en voie de disparition à la rentrée, les personnels, avec le SNUIpp-FSU se mobilisent.
Dans le cadre du préavis de grève national déposé par le SNUipp-FSU, quatre départements sont en grève aujourd’hui pour défendre le dispositif « Plus de maîtres que de classes » menacé par le nouveau ministère. Bien qu’il affirme que ce dispositif ne disparaîtra dans aucun département et qu’il peut coexister avec les CP à 12, ce sont plus de 200 postes de ce dispositif qui seraient supprimés en Seine-Saint-Denis, dans le Rhône, le Var et le Vaucluse.
Aujourd’hui vendredi 23 juin les enseignants de ces départements sont en grève, avec des manifestations et des rassemblements devant les IA-DSDEN. Dans le Tarn-et-Garonne et en Seine-et-Marne, ce sera le 26. Dès le 30 mai, la Haute-Garonne avait lancé une grève départementale, suivie le 15 juin d’un rassemblement devant le Rectorat parce que là aussi, 22 postes de PDMQDC seraient fermés. Le 29 juin, le SNUipp-FSU de Haute-Garonne appelle les enseignants à une nouvelle grève pour pérenniser et généraliser le dispositif « plus de maîtres que de classes ».
Les personnels, avec le SNUipp-FSU, protestent contre la mort programmée d’un dispositif prometteur, répondant aux demandes des enseignants qui exercent en zone d’éducation prioritaire, qui permet un travail plus collectif, la réalisation de projets, de mieux aider les élèves en difficulté, et présente déjà des effets notables sur les apprentissages. En plein déploiement - les « Plus de maîtres » ne sont encore que 3220 sur les 7000 annoncés - et avant même d’avoir pu être évalués, les « maîtres + » pourraient purement et simplement passer à la trappe.
Dans certaines académies, le dispositif est cependant maintenu. Dans ce cas, pour assurer le dédoublement des CP, les DASEN ont choisi de modifier les missions des maîtres supplémentaires qui n’interviennent plus que dans les CP. Ils ont de plus pioché dans les postes de remplacement, les dispositifs « scolarisation des moins de trois ans » ou les nécessaires ouvertures de classe à la rentrée.
Alléger les effectifs des CP en REP+, c’est nécessaire. Mais ça l’est tout autant dans les autres classes, en REP+, comme en REP ou hors éducation prioritaire. Pour prévenir les difficultés scolaires, il faut aussi former et recruter des personnels spécialisés afin que les RASED retrouvent les effectifs d’avant 2008, avant que les gouvernements Fillon ne suppriment 5000 postes. Pour cela il faut investir durablement dans le premier degré pour combler le retard avec la plupart des pays comparables au nôtre et qui réussissent beaucoup mieux en termes de réussite des élèves et de lutte contre les inégalités.
Les enseignants veulent en premier lieu pouvoir travailler sereinement, sans pilotage à vue au gré des alternances et sans remise en cause arbitraire du travail mené depuis plusieurs années.
Pour le SNUipp-FSU les décisions du ministère obèrent une rentrée sereine dans l’éducation prioritaire. Le SNUipp continuera de défendre le dispositif « Plus de maîtres que de classes ». C’est pourquoi il a lancé une grande collecte de témoignages pour donner la parole aux enseignants et la porter au ministre. Il décidera avec eux de nouvelles modalités de poursuite de l’action.
Paris, le 23 juin 2017
en Seine-Maritime
en Seine-et-Marne
dans le Rhône
en Gironde
en Savoie
en Haute-Garonne
en Seine-Saint-Denis
encore en Seine-Saint-Denis
dans le Var
Le SNUipp-FSU, dans un courrier commun avec le SE-Unsa et le Sgen-CFDT, s’est adressé au ministre de l’Éducation nationale le 31 mai dernier pour lui dire son opposition au détricotage d’un dispositif prometteur dans la réussite de tous les élèves.
Aujourd’hui, le syndicat veut lui faire entendre la parole des équipes d’écoles. Il lance un appel à témoignage auprès des enseignants « Plus de maîtres » et de leurs collègues des écoles qui en bénéficient, pour qu’ils mettent en lumière leurs expériences et tout ce que le dispositif leur a permis de réaliser.
Début juillet, le SNUipp-FSU portera cette voix auprès du ministre.