Observatoire des PE débutants
Des attentes très fortes 
13 juin 2013
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Si la vocation demeure leur principale motivation, les PE débutants ont le sentiment d’être très vite confrontés à de réelles difficultés. Le dernier Observatoire des PE débutants dénote un certain pragmatisme de leur part et de réelles attentes.

Que pensent les enseignants débutants de leur métier, de leur travail, de l’école ?... Comme tous les trois ans le SNUipp-FSU vient de réaliser avec Harris Interactive, l’Observatoire des professeurs des écoles, enquête portant sur des PE en poste depuis moins de cinq ans. Entre attente, espoir et désillusion, tel est le sentiment général qui en ressort. Par exemple, 91% des débutants ont le sentiment que leur métier est plutôt dévalorisé aux yeux de la société, un chiffre en progression de 3 points depuis 2010. Ou encore 71% jugent leur formation insatisfaisante (+10 points en trois ans) A ce côté un peu désenchanté, s’ajoute l’expression de réelles difficultés à entrer dans le métier. Si 73% d’entre eux choisissent cette voie professionnelle d’abord par vocation, très vite les difficultés apparaissent. Le temps de travail hors service semble de plus en plus pesant. Ils sont 69% à juger que la préparation, les corrections, prennent trop de temps en dehors de la classe, un chiffre en nette hausse comparé à il y a trois ans : + 13 points. L’hétérogénéité des niveaux dans la classe de même que l’échec persistant de certains élèves sont aussi des facteurs importants d’insatisfaction.

La réussite pour tous pas si simple

A propos de l’échec scolaire, ils ont globalement le sentiment que la réussite de tous les enfants n’est peut-être pas au cœur des préoccupations de l’ensemble du système éducatif. En cause : des effectifs par classe trop importants pour 77% d’entre eux (+2 points), des programmes trop chargés pour 51% des PE, mais ce chiffre est en augmentation spectaculaire gagnant 15 points en trois ans en raison probablement de la mise en œuvre des programmes de 2008. Enfin, et c’est inédit, moins de la moitié des PE débutants identifient le poids de la situation sociale des familles comme facteur déterminant de l’échec scolaire. Ils sont 48% à le croire seulement contre 58% en 2010. Par ailleurs, seuls 22% des jeunes enseignants attribuent l’échec scolaire au manque de disponibilité des parents. De fait, ils placent ce problème au même niveau que celui de l’inadaptation de l’enseignement dans les contenus, facteur d’échec pour 21%, chiffre qui fait un bon en avant de 7 points en trois ans.

Attente de valorisation du métier

Pour améliorer les conditions d’exercice de leur métier, les chances de réussite de tous les élèves, les professeurs des écoles débutants attendent en premier lieu la baisse des effectifs par classe. Questionnés sur le « plus de maîtres que de classes », ils souhaiteraient avant tout que cela permette une meilleure prise en charge des élèves en difficulté (90%), le travail en petits groupes (85%) et la possibilité d’être plusieurs dans la classe à certains moments (50%). Enfin, les jeunes que l’ont dit souvent éloignés du syndicalisme ne le sont pas vraiment dans l’enseignement. Les syndicats dans leur ensemble bénéficient très majoritairement d’une bonne, voire d’une très bonne image auprès des débutants. Conditions de travail, transformation de l’école et paritarisme sont fortement plébiscités dans les priorités attendues d’un syndicat enseignant. Interrogés également sur l’image portée par le SNUipp, elle est bonne pour 84% d’entre eux. Quant à son magazine Fenêtres sur Cours, il est connu pour 89% d’entre eux et jugé intéressant par 78%. Le site internet du SNUipp est quant à lui consulté par 78% des enseignants pour les informations qu’il apporte sur l’actualité de l’école et du monde enseignant.

Voir aussi :
-  L’interview vidéo de Jean-Daniel Lévy
-  L’observatoire des professeurs des écoles débutants