Le premier ministre vient d’annoncer des mesures concernant la professionnalisation des Auxiliaires de vie scolaire (AVS). Un pas dans la bonne direction mais des points restent à préciser.
Le premier ministre vient d’annoncer des mesures concernant la professionnalisation des Auxiliaires de vie scolaire (AVS).
28 000 AVS en contrat d’Assistant d’éducation passeront progressivement en CDI à partir de la rentrée 2014. Pour l’année scolaire 2013-2014, une mesure transitoire permettra de reconduire pour un an les 3000 contrats arrivant à terme au cours de cette période.
Les 26 000 EVS, sous Contrats Uniques d’Insertion et exerçant aussi les missions d’AVS, non concernés par cette mesure, verront eux leur temps de formation doublé, passant de 60 à 120 heures. Ils pourront ainsi valider une partie du futur diplôme d’État, qui sera crée au cours de l’année 2014.
Par ailleurs, le ministère a annoncé pour la rentrée 2013, le recrutement de 8 000 AVS sous contrat aidé et 350 sous contrat d’assistant d’éducation.
Ces mesures permettent à plus de la moitié des personnels concernés de sortir de la précarité. Le SNUipp se félicite également que des mesures transitoires soient prises dès cette rentrée, conformément à sa demande.
Ces annonces vont dans le sens des campagnes que le SNUipp a menées ces dernières années pour la création d’un nouveau métier. Elles n’envisagent cependant pas la création d’un corps de la Fonction Publique.
Un certain nombre de points restent en outre à préciser concernant les conditions des recrutements, le cadre d’emploi, les rémunérations, la quotité et les conditions de travail. Par ailleurs, le recrutement sous contrats aidés, majoritaire dans le primaire (65%) perdure sans perspectives claires d’emploi pérenne.
Le SNUipp demande que des discussions s’ouvrent sans tarder pour suivre la mise en place du nouveau dispositif et donner les garanties nécessaires aux personnels concernés.
Paris, le 22 août 2013
Ces dernières années, le nombre d’AVS a singulièrement augmenté dans les écoles, la proportion d’enfants concernés bénéficiant de l’appui d’un Auxiliaire de vie scolaire étant passée de 26% en 2006 à 47% en 2011. Il reste cependant encore trop de demandes non satisfaites, et surtout, quelques 5 000 enfants en situation de handicap restent sans solution éducative à chaque rentrée scolaire.
Quelques chiffres
En 2011, 66 845 élèves étaient accompagnés par 27 882 AVS-i (en ETP, tous statuts confondus). Sur ces 66 845 élèves :
39 159 étaient accompagnés par un EVS (CUI)
27 686 étaient accompagnés par un AED (Assistant d’éducation).
Répartition premier / second degré
Sur 66 845 élèves accompagnés en 2011 :
52 871 sont dans le premier degré, accompagnés à 64,1 % par des EVS (CUI)
13 974 sont dans le second degré, accompagnés à 37,7 % par des EVS (CUI)
Deux questions à Sophie Cluzel, Présidente de la FNASEPH (Fédération nationale des associations au service des élèves présentant une situation de handicap)
« Aller vers des contrats complets »
On est satisfait qu’on prononce enfin le mot de métier. Mais après un an de travail et de concertation au sein de la commission Komitès, notre demande d’accompagnement du parcours du jeune handicapé n’a été que partiellement entendue. Le projet du gouvernement ne concerne que le scolaire et oublie l’accompagnement social et professionnel. D’autre part le compte n’y est encore pas : 28 000 “cdéisations” prévues sur 62 000 postes. Sur les 220 000 jeunes handicapés scolarisés, tous n’ont pas besoin d’être accompagnés mais pour 65 000 d’entre eux, c’est une nécessité de l’être bien.
Concernant la formation et la professionnalisation, l’annonce sur le niveau requis nous déçoit. Elle méconnaît le travail réel des AVS et la réalité du niveau des salariés actuels.
Tant qu’on en reste à l’accompagnement scolaire, les AVS même en CDI sont contraints au temps partiel et le métier demeure peu attractif. Il faut aller vers des contrats complets pour à la fois répondre aux besoins d’accompagnement et sécuriser davantage les personnels. Par exemple quel accompagnement au sein des activités périscolaires dans le cadre de la réforme des rythmes ? Pour l’heure, l’urgence est de se pencher sur les personnels dont le contrat se termine en août 2013, il faut assurer la continuité pour ne pas laisser perdre leurs compétences pour les jeunes qu’ils accompagnent. Sans oublier de pérenniser le réemploi des 250 salariés que nous avons embauchés au sein de nos associations depuis 2009. Nous demandons la création d’un comité de pilotage permanent qui associerait notamment l’éducation nationale et les associations pour suivre la construction du dispositif présenté le 22 août.