La journée européenne d’actions contre l’austérité et pour l’emploi a été un franc succès. L’euro-manifestation de Bruxelles a rassemblé plus de 100 000 personnes, l’occasion de demander au Parlement européen et aux gouvernements d’adopter une autre politique, privilégiant l’emploi et la solidarité.
A l’appel de la Confédération européenne des Syndicats, la CES, les travailleurs européens ont manifesté leur refus des plans d’austérité mis en place partout en Europe à la suite de la crise financière. Si des manifestations se sont déroulées dans les capitales européennes, c’est à Bruxelles qu’était organisée l’« euro-manifestation ». Grand succès puisque plus de 100 000 personnes ont répondu à l’appel de leurs syndicats, certaines venant de loin, de Bulgarie, de Pologne, du Portugal... La manifestation a pris fin symboliquement devant le Parlement européen, où une délégation devait être reçue par M. Barroso, président de la Commission européenne et par M. Leterme, président en exercice du Conseil de l’UE.
Les manifestants souhaitaient rappeler que la crise a durement touché les populations puisqu’on compte désormais 23 millions de chômeurs en Europe et un accroissement de la pauvreté et de la précarité. Les mesures d’austérité affectent la solidarité sociale et sont prétextes à dérèglementer le code du travail.
Pour les syndicats européens il faut une autre politique pour combattre les inégalités et « rendre l’Europe plus sociale et plus solidaire ». L’Europe a besoin de formations de qualité, d’emplois stables, de salaires décents, de services publics accessibles à tous, d’une protection sociale forte et de meilleures retraites. Les financements, s’ils ont été trouvés pour renflouer les banques, peuvent être dégagés. La CES demande l’instauration d’une taxe sur les transactions financières, le développement de politiques industrielles « bas carbone », une vraie coordination pour éviter le dumping social en Europe.
« Non à l’austérité, priorité à l’emploi et à la croissance ! » est bien le slogan qu’ont scandé les manifestants partout en Europe. John Monks, secrétaire général de la CES, a déclaré : « Cette journée est un grand succès pour les travailleurs européens et un signal clair pour les dirigeants européens : vous ne pouvez plus seulement écouter les marchés, vous ne pouvez plus ne pas écouter la colère et l’inquiétude des salariés ».